28 août 2012

Du fan groupisme dans la France d’aujourd’hui



Ces derniers temps, j’ai été confrontée à de nombreuses analyses sur le phénomène des « groupies ». L’opinion publique, n’ayant manifestement pas grand-chose d’autre à faire que d’émettre des jugements musicaux péremptoires et considérés comme indiscutables, s’étonne de voir que de jeunes gens peuvent réunir suffisamment d’enthousiasme pour se rendre à des concerts et s’y comporter de manière totalement irraisonnée. Comment, en effet, expliquer que l’on y hurle, saute et danse ? Pourquoi ne s’y comporte-t-on pas de manière convenable, c'est-à-dire comme devant une vidéo youtube de Rihanna, inerte et le regard morne ?

Le mystère reste entier. Pour tenter de trouver une réponse, on convoque psychologues spécialistes de l’adolescence et autre musicologue incrédules quant au fait que la jeunesse mondiale ne se nourrit pas exclusivement de musique sélectionnée par les grands trusts audiovisuels américains. Tant d’enthousiasme n’est pas normal : ces enfants sont trop heureux, il faut absolument leur gâcher la vie.

Ce qui ne suscite pas la même inquiétude, en revanche, c’est le fan-groupisme observable depuis quelques années en France. Le fait que les militants politiques adulent leurs candidats comme s’il s’agissait de quelque déité, que l’on pleure et que l’on fasse des crises d’hystéries aux réunions de l’UMP, n’inquiète personne. Après tout, il est normal que le monde politique français soit désormais un univers manichéen, ou il n’y a que des bons et des méchants, et surtout pas de réflexion personnelle.

Ainsi, lorsqu’un débat entre gauchistes et droitistes s’engage, le gauchiste se plaît-il à accuser tout le monde de fascisme, tandis que le droitiste entonne aussitôt l’Internationale, coupant aussitôt le débat.

Serions-nous tous en train de devenir des américains lambda ? 

Est-il désormais répréhensible d’afficher des choix tranchés, pas forcément en accord avec les opinions du plus grand nombre ? Ce plus grand nombre, bouffi de culture télévisuelle, incapable de se dire que ce que racontent les médias pourraient bien un être un monceau de conneries, dépourvu de la moindre imagination, serait-il en train d’essayer de nous imposer ses vues ?

C’est vrai que c’est moins important que de contrôler ce que les gens écoutent dans leur Ipod. Le fait qu’on critique ce qui rapproche des gens partout dans le monde, autour d’un phénomène uniquement basé sur le divertissement, et qu’on ignore un phénomène qui divise et peu s’avérer, à terme, dangereux pour la République, n’est pas du tout alarmant.

L’imagination et l’ouverture d’esprit nous ont menés sur la Lune. Essayons maintenant de ne pas nous enterrer sous notre propre bêtise.

Moi, je dis ça, je dis rien.  


(J'aimais bien cette image)

26 février 2012

Nous

Nos chefs et leurs sbires veulent faire tomber le web,
A l'aide d'une saleté de loi,
Nous surferons, et par notre nombre
Moi et mes frères vaincrons.
[Ouuuuuhhhhh, terroriiiiisme!]

Je n’ai rien écris depuis l’attaque menée contre le monde libre du 19 janvier. J’étais peut-être trop fatiguée, trop énervée, trop occupée... Mais au final on s’en fout. La seule chose qui a changé pendant ce dernier mois, c’est peut-être la perception que j’ai du monde. C’est pas qu’elle soit restée inchangée au cours des deux dernières années pendant lesquelles j’ai grandi, appris, mûri, jeté tout ce qui était parasite et infondé dans la structure de mon prisme et gardé tout ce qui me semblait solide et qui définissait ce que j’identifiais comme mon identité propre. 

Au cours du mois écoulé, cependant, j’ai soudainement été contrainte de replacer l’individualité assumée que j’étais en train de bâtir dans un réseau plus vaste. Ce réseau, j’ai rapidement commencé à l’appeler simplement « nous ». Et je ne suis pas vraiment sûre que ça soit une bonne nouvelle.

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Le phénomène m’a frappée l’autre jour, quand mon père a ramené à la maison le dernier Inrockuptibles. Sur la couverture, outre la présence notable de Norman dont je venais justement de parler avec ma sœur (et que l’on voit partout ces derniers temps) s’étalait en gros, en énorme, le titre suivant : « La génération Y prend le pouvoir ». Les magazines parlent de Nous comme un phénomène bizarre à nommer et analyser. Super. 



Déjà, j’aimerais bien savoir si quelqu’un a organisé un vote concernant ce nom (si c’est le cas, je tiens à dire que je n’ai pas été consultée). La génération Y, sérieusement ! On se croirait dans Dark Angel ! La justification de la chose serait qu’on vient après la génération X (ce qui entre parenthèse est probablement le pire nom de génération jamais imaginé, sans vouloir vous faire de dessin), qui correspondrait peu ou prou à celle de nos parents. L’autre hypothèse avancée serait que le Y serait une référence au signe que forme le fil des écouteurs sur notre poitrine. J’admets que rare sont ceux de notre génération qui n’arborent pas ce signe, mais tout de même : comment se fait-il que ceux-là même qui ont inventé le terme ne soient pas capable d’en justifier l’origine avec précision ? Ce sont probablement les mêmes qui identifient le masque de Guy Fawkes des Anon’ comme une référence à un terroriste anglais dont tout le monde se fiche au lieu d’y voir une allusion à V pour Vendetta. Nous sommes donc la génération Y, les « digital natives », ceux qui sont nés avec un ordinateur dans la main (sur ce point là, je ne puis les contredire. J’avais un an et demi lorsque je posais mes mimines potelées sur le clavier de mon premier Minitel afin d’y configurer un mot-de-passe que mes parents ne parvinrent jamais à craquer >.>), des écouteurs dans les oreilles et qui se nourrissent d’un flux continu d’informations. En fait, aux yeux du monde, nous sommes Gary


Ca me dérange pas, en fait. Gary est cool. 

Plus sérieusement, le personnage de Gary dans Alphas est un bon exemple pour illustrer le fossé entre les générations sont les manifestations semblent avoir pris des proportions exagérées au cours des derniers mois. Déjà, alors que le reste de l’équipe, plus âgée que lui, semble posséder ce que j’appelerais des super pouvoirs à l’ancienne (superforce, synesthésie, hypnotisme doublé d’une démarche chaloupée extrêmement agaçante, hyperkinésie…), Gary possède une capacité qui ne peut exister que dans le monde d’aujourd’hui. Ensuite, son comportement un brin autiste le rend à la fois attachant et incompréhensible au reste de l’équipe. C’est ainsi que tout un chacun semble concevoir la génération Y. Des gens qui, au petit-déjeuner, ont déjà checké twitter, facebook et lisent le Monde en ligne (je ne me sens pas du tout concernée) et dont le reste de la journée va être ponctuée de « mises à jour » via leur téléphone portable. Des gens qui apparaissent un peu déconnectés de ce que l’on admet communément comme « la vraie vie » et qui en outre n’éprouvent pas le besoin de s’y conformer. Des gens qui, pourtant, possèdent une expertise naturelle dans un domaine sans lequel on ne peut plus fonctionner. L’équipe ne saurait pas fonctionner aussi efficacement sans Gary. La société ne saurait fonctionner aussi efficacement sans les compétences de ce qu’elle catégorise comme la génération Y. 

J’ignore comment exactement le débat sur le fossé entre les générations s’est renouvelé au cours du dernier mois, mais la bataille qui a fait rage sur Internet pendant le mois de janvier semble avoir joué un rôle décisif. Personnellement, je trouve plutôt dommage de séparer une société en groupes générationnels plutôt que de se concentrer sur ce qui lit encore les gens entre eux, mais bon. Apparemment, plus personne n’a l’air au courant de la nécessité de maintenir la cohésion d’un corps social au milieu de la tourmente d’une crise pour éviter que tout ne parte en sucette. 

A la place, posons-nous tout un tas de questions qui vont inévitablement créer de l’altérité là où il devrait y avoir front commun… C’est mieux.

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Jamais encore je ne nous avais pensé comme un Nous. Mais les récents événements m’ont conduite à y reconsidérer la question. Puisqu’ils veulent nous catégoriser, nous cataloguer comme une génération à part, puisqu’ils refusent de voir ce qui nous unis à eux pour ne souligner que ce qui nous rend différents, alors soit. 

Nous sommes les Digital Natives, puisque vous l'avez décidé. Du coup, faites avec. 

Sinon, on pourrait toujours pousser le délire jusqu’au bout, histoire de pas faire les choses à moitié. Et, comme ça, rien ne nous survivra.

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Et pour le mot de la fin: une démonstration de la dangerosité d'Internet. Ici, des Y réunis dans une communion maléfique autour de la nouvelle génération d'humoristes du web. A cet instant hautement terrifiant, le public explose de surprise et de liesse à l'entrée impromptue d'Hugo Tout Seul que l'on croyait jusqu'alors seulement au téléphone avec Norman. Que fait la police?!


19 janvier 2012

Requiem for a Stream


Aujourd'hui encore, le monde libre a pris un mauvais coup. 
Megaupload est tombé, et avec lui un de nos plus puissants alliés. 
Mais la bataille continue.

De toute manière, on a plus assez d'argent pour s'acheter autant de DVDs.

Edit: pas impossible que le plus inquiétant de toute cette histoire soit que c'est parti des Etats-Unis, en raison d'une nouvelle législation qui ne concerne qu'eux, et qu'ils ont en plus arrêté des gens ailleurs que sur leur territoire. Ce que veulent les Etats-Unis, Dieu le veut, apparemment.

(Oh et puis, ça fait un nouveau sujet polémique pour nos politiques. Ils allaient arriver à court, de toute façon.)

Ça dérange personne?




18 janvier 2012

Panoptical Mind

Une image de fille pas normale du tout
pour illustrer mon propos
Je suis une fille plutôt normale. Comprendre : représentative d’un collectif d’individus dont le mode de fonctionnement totalement irrationnel passe pour normal parce qu’il est partagé par ce que l’on appelle la majorité. Les seuls gens qui pourraient véritablement être considérés comme normaux sont les Vulcains, parce qu’ils ne font jamais rien qui ne repose sur une nécessité avérée et emploient une méthodologie étudiée pour son efficacité. La norme n’est pas un concept humainement tenable. Sauf que personne s’en rend compte, alors tout le monde s’emploie à être anormalement similaire.

Ouais parce que, à part chez les Asgard qui, je le rappelle, ont fini par tous en mourir, le clônage c’est pas normal. Et je vous la fait soft : j’aurais pu vous balancer une image d’Alien 4 qui m’a toujours particulièrement traumatisée, quand Ripley arrive dans ce labo dans lequel on l’a clonée à partir de l’ADN d’alien avec des résultats divers et variés.

Je rappelle à toutes fins utiles
qu'ils nous ressemblaient,
à la base
Bref, en tant que fille normale, je m’interrogeais pas plus tard que cet après-midi en philo sur ce qui constituait notre civilisation (là, tu sens l’effet néfaste qu’a la philo sur mon cerveau déjà un tantinet malade). Je veux dire : avant les gens avaient un mode de pensée très déterminé. Les anciens croyaient que les dieux se mêlaient constamment de leurs affaires et ils avaient approximativement un mythe par manière de les offenser ; un catalogue très complet de toutes les formes de châtiments divins possibles et imaginables. Sérieusement, il faut avoir un sacré coup de chargé pour arriver à inventer tous les trucs qu’Hadès infligeait à ses pensionnaires. Plus tard, les gens avaient un imaginaire généralement fort mais simple, alimenté par le christianisme et un certain folklore régional. Je vous passe mes histoires de korrigans, mais réfléchissez deux secondes : pourquoi on trouve environ un(e) trou/bouche/grotte/gouffre de l’enfer par village ? Les gens étaient flippés du Diable et quand ils voyaient un trou suspect, ben ils lui mettaient tout sur le dos. C’est tout. (Le mec devait être sacrément content d’être nommé gouverneur de toutes les crevasses merdiques de France et de Navarre.)

Sauf que nous, on ne croit plus en rien. Pas la peine de faire semblant : les gens qui arrivent encore à expliquer l’entièreté du monde par la Bible ne sont pas légion, et en plus ils sont tous à deux doigts d’être internés tellement leur discours est incohérent avec le monde dans lequel on vit aujourd’hui. C’est quand même un peu fort de persister à dire qu’on est tous apparus dans une pluie d’étincelles divine, un beau vendredi matin alors qu’on peut limite retracer l’évolution du code génétique de l’humain à travers ces trente milles dernières années. Y a même des gens qui veulent recréer l’homme de Neandertal. Je vous demande bien pourquoi, comme si on était pas assez nombreux, déjà.

(On ne la présente plus. Elle a l'air tout à fait normal, non? Entre ça
et les filles qui fondent en larmes en disant qu'elles prieront pour tous ceux qui
ont commis le péché mortel d'écouter Lady Gaga, on est servi sur Youtube.)

On ne croit plus vraiment en Dieu (selon Nietzsche, le type serait mort à l’ouverture d’Auschwitz de toute manière), on ne croit plus non plus au Diable (même si j’ai remarqué qu’on y croit quand même plus qu’en Dieu, vive notre société), on ne croit plus en la magie et les vieux mythes ne constituent plus un système de référence mais bien une sorte de recueil de jolies histoires qu’on trouve encore cool, mais qui ne nous aident pas particulièrement à penser notre monde. On ne croit plus en rien parce qu’on a plus peur de rien et qu’on peut à peu près tout contrôler.

Hannah Arendt dit que notre société est comme un iceberg qui a largué les amarres : il a perdu l’endroit d’où il vient, et il ne sait pas où il va. Alors, dans le doute, il continue d’avancer à travers les eaux en espérant ne pas fondre avant d’avoir atteint un nouveau glacier. Je ne suis pas sûre que cette vision soit très optimiste, mais à défaut d’avoir une autre comparaison, je me sers de celle-ci pour me représenter notre culture à l’heure actuelle.

Le fait que notre époque soit celle de la production effrénée d’une culture de masse ne pose pas les problèmes que tout le monde semble y trouver. Je veux dire, la culture de masse n’est pas une nouveauté : vous croyez que les religions reposent sur quoi ? Un système de pensée communiste ? Une célébration de la liberté de pensée et de la différence d’opinion ? La seule chose qui a changé depuis le Moyen-âge c’est que plus de gens savent lire et que l’information circule plus vite et à plus grande échelle. A la limite, je ne vois pas où est le mal.

(Comme une vidéo vaut mieux que mille mots, examinons l'opinion du Palmashow
sur le film idéal selon les Français  les bobos.)

Je sais bien qu’il est très à la mode de critiquer ce que l’on appelle communément le « blockbuster américain » (pour ne citer que lui). Par là, il faut comprendre un film dont le scénario n’est pas très surprenant, mais pour lequel ça n’a pas d’importance parce que l’action y est haletante, les effets spéciaux foisonnant, le gentil héros canon et l’héroïne potiche à demi-dénudée. Ce sont aussi des films à gros budgets, qui peuvent donc envoyer du lourd tant niveau casting que production. Le fait que ces films soient conçus pour plaire au plus vaste public possible semble choquer nos (bobos)contemporains au-delà des mots. Il n’y a pas d’autre explication au fait que personne ne daigne ne fendre d’une argumentation plus poussée que le fait de cataloguer le film « blockbuster » tout en prenant un air consterné et entendu.

« Il paraît que t’as été voir Transformers, il est bien ? »
« Ben, c’est un blockbuster américain, quoi »

Et voilà. TOUT est dit ! Et vous noterez que jamais de la vie vous ne commencez par dire que vous avez aimé, nonnonon. Il faut attendre de voir la réaction de votre interlocuteur, pour ensuite savoir s’il ne vous placera pas en liste noir de ses relations si jamais vous dites avoir pris plaisir à regarder le film.

Moi, j’aime bien les blockbusters. Quand je téléch… vais au cinéma pour le plaisir, j’ai envie de voir un truc qui va me divertir, et pas un truc qui me faire me demander si j’ai oui ou non compris quoique ce soit aux deux heures qui viennent de s’écouler et si oui ou non ma vie a le moindre sens. Alors ouais, j’aime bien les explosions, Will Smith, Bruce Willis et la plupart des adaptations cinématographique des Marvel. Et je ne pense pas que ça fasse de moi quelqu’un d’arriéré d’aimer me divertir sans devoir toujours tout intellectualiser. De toute façon, les scénarios ne me surprennent pour ainsi dire jamais. Alors peu importe.  


Ceci est le Livre dont personne
n'a jamais cessé de parler depuis sa sortie
en 1857. On est en 2012, et cette pauvre Emma
semble échappée d'une réserve de Hamish.
QUAND passerons-nous à autre chose,
par Merlin?!

Edit intempestif:
Je me sens un peu injuste avec Emma. J'aime
bien Mme Bovary, ça vieillit plus que bien.
Mais n'empêche que vous voyez ce que
je veux dire.
Non, ce qui est difficile à penser, pour nous qui analysons la culture en fonction d’œuvre parues il y a des siècles, c’est l’extrême rapidité de productions de bien culturels actuelle. Les films s’enchaînent, les séries s’accumulent, les rayonnages de librairie s’effondrent sur eux-mêmes pour laisser place à des trous noirs de créativité... Nous sommes la première civilisation à accorder autant d’importance au divertissement. Notre génération consomme une somme hallucinante d’informations et de produits culturels, ne serait-ce que par semaine. Posez-vous une simple question : combien de séries suivez-vous actuellement (oui, maintenant que la trêve hivernale, cette période où le jeune erre comme une âme en peine en n’ayant soudainement plus RIEN à regarder, est terminée) ? QUI n’attend pas la prochaine saison de Game of Thrones avec une impatience fébrile, même ceux qui ont déjà lu tous les bouquins ? QUI ne passe pas une heure à argumenter sur la fin de Lost autour d’une bonne tasse de café quand l’occasion se présente ?

Dans ces conditions, il est difficile de définir ce qui, pour nous, constitue la base. Le mythe. Le folklore. La façon dont on pense le monde et l’intervention de toutes ces informations dans notre fonctionnement quotidien. Qu’est ce qui, lorsque vient pour nous le moment de réfléchir à notre existence, de faire un choix, d’analyser une situation, nous sert de référence ; et qu’est ce qui passe à la trappe ? En gros, quels sont nos mythes modernes, quelle forme prennent-ils ? Le problème s’épaissit lorsqu’on s’aperçoit qu’il est presque impossible de savoir si nos productions nourrissent la culture ou se nourrissent de la culture (et si, dans ce dernier cas, elles nous apportent quoi que ce soit en plus). Sans doute les deux.

Bon. Etant donné qu’il est genre trois heures du matin et que j’ai une colle à finir, je pense que je vais me fendre d’un petit :
« to be continued »

10 janvier 2012

Parce que Han Solo a toujours tiré le premier


Je cherchais une image genre fin du monde bien sombre, et puis tout d'un coup j'ai vu des chats, je me suis dis que j'aimais bien les chats, et donc j'ai décidé de mettre ça. Bref, j'étais sur Deviantart.
*

Maintenant que notre civilisation est aux portes de l’Apocalypse, je trouve que ça serait le bon moment d’essayer de réfléchir à ce qui nous tient lieu de culture. Je veux dire, il faudrait voir à essayer d’en mettre un peu en sécurité nan ? Qu’est ce qu’on va faire si jamais on perd tout ? Vous vous voyez vivre dans un monde où tout ce que vous aviez l’habitude de lire, regarder et écouter a disparu ? Etant donné qu’il y a des types emplumés qui nous ont gentiment prédit que ça allait être la merde vers la fin de cette année, on pourrait essayer de s’organiser nan ?

Moi par exemple, depuis que je suis en âge d’envisager les scénarios catastrophes (c'est-à-dire depuis mes 6 ans), je tiens un sac prêt à y jeter tous les livres essentiels à ma survie, mon ordinateur portable et mon Ipod. Mon père appelle ça « ton plan ORSEC ». Ca le fait rire. Je suis désolée mais on verra bien qui ricanera en dernier quand ses cahiers de mots croisés auront brûlé dans l’incendie.

J’invite donc tout un chacun à dresser une liste exhaustive de ce qu’il souhaiterait sauver de la catastrophe - quelle qu’elle soit, après tout, on pourrait se trouver dans le cas de figure du bug de l’an 2000, et je tiens à vous signaler que je me suis déjà fais davantage peur avec mon grille-pain qu’avec ce qui s’est passé ce jour là –, rassembler sommairement ces objets dans un endroit précis et tenir à proximité un grand sac de type « braquage à l’italienne » dans lequel il sera possible de tout précipiter d’un revers de bras. Voilà. Je m’adresse notamment à nos amis parisiens. Les « édiles de Paris », pour citer mon prof de littérature, semblent tenir pour vrai que la Seine va déborder incessamment sous peu. C’est le moment de monter les meubles en merisier et les photos de grand-mère vers les étages.

Bref.

Imaginez deux secondes que Star Wars disparaisse de la surface de la Terre ! Je te dis ça, lecteur, parce que j’ai regardé un reportage l’autre jour sur la remasterisation des IV, V, VI qui pourrait se résumer comme ça :


Le simple fait que ces gens déambulent dans la rue déguisés en un peu n’importe quoi te donne une bonne indication sur le lieu d’origine de la vidéo : les Etats-Unis, baromètre absolu de notre civilisation, où personne ne fait rien dans la demi-mesure parce hey ! they’re american ! Aux Etats-Unis, on ne plaisante pas. Avec rien. On ne plaisante pas avec la religion, on ne plaisante pas avec la politique et, surtout, on ne plaisante pas avec Star Wars. Alors quand George Lucas a « remastérisé » ses films et que les fans ont commencé à voir apparaître des trucs qui n’y étaient pas avant, quand en plus ils se sont rendus compte que les anciennes versions étaient en train de disparaître de l’univers (comprendre d’internet), eh ben ils se sont énervés. Du coup, ils ont fait une chanson qui parle de violer l’enfance des gens. Ambiance.

(Je suis sympa alors je te mets les délicieuses paroles de cet hymne du fan mécontent. J'aurais pu te mettre un extrait de South Park où George Lucas viole véritablement quelqu'un, sauf que je déteste South Park et que j'ai pas envie que mon cerveau me dégouline par les oreilles dès que je viens sur mon propre blog, alors tu te contenteras du Folk du Fan Trahi.)
It was 1977 
When the world became alive 
A Sci-Fi Movie so profound 
Then 20 long years later 
It all became a lie 
When they changed it all around.
Han steps on Jabba’s Tail
 The Old versions aren’t for sale
 I don’t know which is worse 
They put in all that CGI 
And I just wanted to die
 When Creedo shoot first 
That’s why we say:… 
George Lucas Raped Our Childhood
George Lucas Raped Our Childhood 
George Lucas Raped Our Childhood
But there was more to the story
 Of Leia Han and Luke
 So they went back many years
They made the prequel Movies
So excited I could puke
But then all that came were tears.
Episode I just stinks
Remember Jar Jar Binks
And how he stepped in poo
It’ll never be the same
Midiclorians are lame
And what up with Naboo? 
That’s why we say:… 
George Lucas Raped Our Childhood 
George Lucas Raped Our Childhood
George Lucas Raped Our Childhood
George Lucas came down in the form of a giant Swamp bat to abduct my childhood from where it was innocently picking flowers by a stream.
And I swear as sure as the twin sunset on Tatooine that I will never give lucas another dollar of my money… at least until the Episode 3 Super Special Edition DVDs come out, I gotta get those. 

Imaginez deux secondes que les gens qui ont composé ce truc se trouvent soudainement privés d’objet d’adulation/de haine (parce que eux même savent pas très bien s’ils considèrent George Lucas comme un Dieu ou comme l’incarnation du Diable)… Je rappelle à toutes fins utiles qu’il est à peu près aussi facile de se procurer une arme aux Etats-Unis que de commander un McFlurry en France.




Les survivants de 2012 n’auraient plus qu’à prier.

(En attendant) Paix et prospérité. 
EpoK.

1 décembre 2011

World War Z - Preview

Picture: Velvet-Moonlight
Aujourd’hui, je sais pas pourquoi, mais j’ai entendu parler de zombies toute la journée. Pas que ça me dérange particulièrement : apparemment, je pense plus à l’éventualité d’une attaque de morts vivants que la plupart des autres gens parce que dès que j’en parle, on me regarde avec des yeux ronds. On verra qui mourra en premier le jour Z.

Sérieusement, on pourrait penser que dans le monde d’aujourd’hui, un monde où les téléphones font le café et les feux de signalisation te parlent, des dispositions auraient été prises pour ce genre de situation. Ca, c’est pour la théorie. Dans la pratique, il suffit qu’il tombe plus de cinq centimètres de neige pour que le pays soit à feu et à sang. Vous vous souvenez du 8 décembre dernier dans la région parisienne ? Il était tombé entre 20 et 30 centimètres de neige en quelques heures, et il avait fallu environ une heure-et-demi pour que tout s’arrête. Les gens étaient prisonniers des congères qu’étaient devenues leurs voitures, les arbres tombaient sous le poids de la neige et les gens couraient/glissaient/tombaient partout comme des pingouins à qui on aurait coupé la tête. Pour ma part, j’avais fais un pèlerinage d’une heure dans le blizzard pour rejoindre en urgence l’appartement d’une copine et j’avais passé la nuit sur un tas de tapis. Ambiance fin du monde.

Alors imaginez deux secondes si un virus tuait les gens avant de réactiver leur cerveau – seulement la partie primaire de leur cerveau, celle qui ordonne de marcher et manger, façon the Walking Dead. Vous vous rendez compte de la débandade potentielle ? Alors oui, je trouve que les battes de baseball cloutées, c’est la meilleure arme. Pourquoi pas un AK-47, me direz-vous ? Le AK-47, c’est bien, parce que ça ne s’enraie pour ainsi dire pas, ce qui le place au dessus des autres armes de ce type en cas d’attaque de zombie (le coup du machin qui marche pas alors que l’ennemi est à deux mètres de vous, merci bien), mais il reste toujours le problème des munitions. Combien de temps votre chargeur va durer, hein ? Y a que dans les films américains que les militaires chient les munitions pendant tout le truc. Alors nan, la batte cloutée, qui casse les os et arrache la peau/les membres, c’est quand même ce qu’il y a de mieux. C’est tout ce que je dis. Désolée si ça vous choque.

A noter que les attaques de zombies ne surviennent en général que dans les films américains, ce qui fait que ce genre de question ne se pose pas. Mais ici, c’est la France, et perso j’ai pas particulièrement d’artillerie lourde dans le double fond de mon armoire.
Quoiqu’il en soit, moi je trouve que le gouvernement n’est pas assez vigilant. Voilà ce qu’on devrait trouver dans tous les lieux publics, au moins :

Une proposition d'aménagement, comme ça, en passant


Dans la veine modification intempestive de la race humaine, j’ai trouvé ce petit court métrage :


The Gate sur quietearth.us


A noter les commentaires en tête sur cette vidéo (traduits de l’anglais, parce que je suis gentille et de toute manière déjà en train de faire une version d’anglais en parallèle de la rédaction de cet article) :

Fred Levy : « Le meilleur court métrage que j’ai vu depuis des années ! »
Dexter : « T’as dû voir que celui là depuis des années, alors… »


Sympa.


Moi je trouve que c’était pas la peine de se donner autant de mal pour nous faire flipper sur les produits pharmaceutiques vendus sur internet. Perso j’avais déjà été vaccinée par cet épisode de je ne sais plus trop quelle série, dans lequel une gamine consomme des coupe-faim achetés sur internet et écope d’une espèce de monstrueux vers solitaire. Merci bien. De toute manière je prend jamais de médicaments plus forts que du doliprane 1000.


Qui sait, peut-être que je survivrais à une attaque de zombie.


On peut toujours rêver. 

25 novembre 2011

Vlogosphère - Les dangers de Youtube

Y a quelques temps, j'ai trouvé un truc sur internet qui m'a laissé un peu perplexe.

Je errais tranquillement sur Youtube. Déjà, tu vas me dire, ça commence mal. Parce que Youtube, c'est juste le truc qui met fin à tous tes espoirs te réviser tes cours /ficher des bouquins barbants/ rédiger  une dissertation correcte. A un moment donné, genre au moment précis où tu ouvres un cahier, tu te dis:

"Tiens, je vais mettre un peu de musique!"

Et quarante-trois minutes plus tard, montre en main, tu réalises que tu es en train de mater ta cinquième vidéo de bébé loutre d'affilée et que tu as déjà repéré dans les vidéos un clip mettant manifestement en scène un chaton et deux pommes.

Réaction basique face au phénomène: "Mais comment je suis arrivée là, moi?"

Bref, j'étais sur Youtube, quand j'ai découvert que des gens y tenaient carrément des blogs. Des blogs vidéos. Des vlogs. Sérieusement. Et le pire, c'est que c'est addictif ces machins. Tu te mets à espionner la vie de tout un réseau de gens qui se filment jour après jour. Des gens qui ont choisis de vivre volontairement et gratuitement dans une sorte de télé-réalité filmée par leur soin. Des gens qui jouent à des jeux vidéos en direct et en te laissant la possibilité de faire des commentaires en instantané. Des gens dont la vie entière semble tourner autour de Youtube. Flippant.

"C'est parce que c'est des gens qui vivent à Los Angeles. Personne travaille à Los Angeles. Ils se contentent d'aller dans les magasins et de prendre des trucs. En fait, Los Angeles, c'est un genre d'enclave communiste aux Etats-Unis."

Tel fut le commentaire que je recueillis lorsque je m'ouvrais de ma perplexité à mon amie Hex.

Je précise que le phénomène à l'air essentiellement anglo-saxon, ce qui en un sens n'a pas grand chose d'étonnant dans la mesure où ils pensent que "il y a toujours trop de vie privée", comme le fit si judicieusement remarquer un journaliste anglais suite aux premiers frémissements de l'affaire DSK.

Quoiqu'il en soit, je pourrais me lancer dans un massif questionnement sur les origines et les conséquences de la perpétuelle mise en scène du moi dans le monde d'aujourd'hui, mais j'ai comme le sentiment que la chose risquerait fort de se terminer par un accès de narcolepsie avancé.

D'ailleurs, je sens que je vais aller me coucher moi. Faudrait pas oublier de profiter de l'exceptionnel privilège ne pas avoir 6h de devoir demain matin. Et puis, on sait jamais, peut-être que j'aurais pas le temps de dormir la semaine prochaine.